Bonjour à vous !



La tenancière de Bitéklé " Et bienvenue à Bitéklé, la cinquantième auberge entre l'enfer et le Paradis. Il y a quatre-vingt-dix-neuf auberges de la terre au paradis. Elles ont été construites par le diable pour tenter une dernière fois les bretons en route vers le Paradis. Il faut faire une station dans chacune. Quand on n’a pas d’argent pour payer, ou rebrousse chemin vers l’Enfer.
Le bon Dieu y vient ici faire sa tournée une fois par semaine, le samedi soir. Il emmène avec lui en paradis les clients qui ne sont pas trop soûls.
Il ne manque pas d’ivrognes incorrigibles qui séjournent ici plus que de raison.
De ce nombre sont, dit-on, Laur Kerrichard et Job Ann Toër (Joseph le couvreur), tous deux de Penvénan. Depuis cinq ans qu’ils sont morts, ils n’ont pas dépassé Bitêklè. C’étaient de leur vivant deux francs compagnons, les meilleurs enfants du monde, mais qui auraient bu la mer si elle avait été de cidre et non d’eau salée. Le bon Dieu ne demanderait pas mieux que de leur entre-bailler la porte de son paradis. Malheureusement, à chaque fois qu’il fait l’appel ici, à Bitêklê, et qu’il arrive aux noms de Laur Kerrichard et de Job Ann Toër, c’est toujours la même histoire. Les deux lurons ont la langue tellement épaisse qu’ils sont incapables de répondre : Présents !
Le lendemain, ils regrettent l’occasion manquée. Pour se consoler, ils se remettent à boire. Cela dure depuis cinq ans et il n’y a pas de raison pour que cela finisse avant le Jugement Dernier. Bon! C'est pas le tout mais moi, j'ai du travail !

Pour parler à quelqu'un d'autre dans l'auberge, c'est ici.